On l’a presque tous essayée, la pâte à tartiner que l’on nous vantait pour nos goûters, pleine de bon lait, de noisettes et de chocolat, celle qui allait mettre un tigre dans notre moteur pour finir la journée en beauté. Certains ont même des histoires avec elle : des goûters d’anniversaire endiablés, des lendemains de séparation difficiles, des orgies avec des chips, des crêpes dégustées sur un trottoir de Paname…
Et puis, un jour, la première désillusion : où est passé le goût de la pâte à tartiner de notre enfance? Est-ce que cela étouffait ainsi la langue? Avait-on changé la recette? Le regard acéré et la nostalgie au cœur, on s’intéresse pour la première fois à ce qu’il y a dedans, et vient la seconde désillusion : les bonnes noisettes qui étaient citées comme argument nutritionnel n’arrivent qu’en troisième position et ne représentent que 13% du produit fini, la part de lait (en poudre) selon les pays varie entre 6 et 7.5%, le « bon cacao » est à 7,4% (source : « Ferrero confirme : la recette du Nutella fabriqué en Normandie a changé »). Et notre ancien péché mignon n’arrête plus de nous faire pleurer : la publicité nous conseillait, ou plutôt incitait les mères à en donner à leurs enfants tous les jours (la preuve en images ici), alors que son premier ingrédient était et reste le sucre. Et puis, il y a l’huile de palme, celle pour l’exploitation de laquelle on rase les forêts en Asie du Sud-Est, celle qui menace d’extinction les orangs-outans, celle qui augmente le risque de maladies cardio-vasculaires, celle que l’on retrouve dans nos carburants. Bref, cette pâte à tartiner, c’est de l’huile à moteur sucrée et aromatisée. Et sachant tout ça, on resterait accro?
La seule solution : faire une pâte à tartiner maison, qui correspondrait à la promesse qu’on nous faisait, qui nous permettrait de décrocher et d’envoyer la compagnie de la pâte à tartiner se rhabiller.
Pour élaborer cette recette, je suis partie du message publicitaire : des noisettes, du lait concentré (condensé) non sucré. J’ai remplacé le cacao par des pistoles de chocolat à 70% de cacao, que je suis allée chercher chez mon chocolatier. Et s’il fallait sucrer, j’utiliserais du miel, mais je devais d’abord essayer. Comme le résultat nous plaît beaucoup, voici ce dont vous aurez besoin pour la préparer :
Temps total : 6 minutes
Ingrédients :
-mélange 1 :
- 10 cl de lait concentré (condensé) non sucré
- 120g de beurre (purée) de noisettes (100 % noisettes, rien d’ajouté)
-mélange 2 :
- 10 cl de lait concentré (condensé) non sucré
- 80 g de chocolat noir à 70 % de cacao
-pour sucrer (il a fallu le faire) :
- 1 cuillère à soupe de miel
Préparation :
Dans un grand bol, mélangez à la maryse le lait concentré et le beurre de noisettes. C’est là que je me suis dit que le mélange 1 était déjà très épais et que lorsque le chocolat aurait fondu puis refroidi, ce serait encore plus épais. Si je voulais vraiment tartiner, il faudrait donc ajouter du lait concentré. J’ai décidé de l’ajouter au chocolat à fondre (c’est ce qui donne le mélange 2).

Pour préparez le mélange 2, faites fondre le chocolat au bain marie dans les derniers 10 cl de lait concentré. Mélangez bien au fur et à mesure qu’il fond. Lorsqu’il ne vous reste qu’un peu de chocolat encore solide, coupez le feu et mélangez jusqu’à ce que ce soit bien homogène.
Versez la préparation 2 sur la préparation 1, mélangez bien. Il ne vous reste plus qu’à ajoutez le miel et à mélanger à nouveau.
À ce stade, la pâte à tartiner est encore liquide. Versez dans des pots en verre et conservez au réfrigérateur. 4 heures après, vous devriez obtenir la consistance souhaitée.

Et le lendemain matin :
Note : Pour le chocolat, j’ai choisi du Guanaja de Valrhona (amer juste ce qu’il faut, il s’accorde parfaitement à la noisette et au miel), parce que nous ne mangeons quand même pas de la pâte à tartiner tous les jours.
Note bis : En consultant la composition du Nutella® pour les besoins de ce billet, j’ai vu qu’il contient de la vanilline (l’une des composantes de l’arôme naturel de vanille). La prochaine fois, j’ajouterai 1/2 cuillère à thé de vanille liquide pour tester.
Une réflexion sur “La pâte à tartiner de notre enfance”