Ce matin, je suis allée à l’épicerie chercher mes produits de renouvellement. À la vue de certains plats préparés, je me suis demandée si la plupart des clients lisent la composition des produits qu’ils achètent. J’ai pris en photo les étiquettes de trois produits : une crème glacée positionnée dans le haut-de-gamme, une tarte au sucre faite au Canada (apparemment, là repose l’argument de vente) et un gâteau aux carottes qui présentait la mention « fait maison. »
La crème glacée fait partie des meilleurs produits de la gamme vendus en épicerie. Elle comporte peu d’ingrédients, dont des gousses de vanille. Pour de l’industriel, c’est pas mal du tout. La mention des « substances laitières modifiées » m’interpelle. Peut-être s’agit-il tout simplement de lait en poudre. En revanche, cette crème glacée se déchaîne sur les épaississants. Vous me voyez venir, je vais parler de cuisine maison. Faire de la crème glacée, c’est simple, cela ne coûte pas cher et cela prend très peu de temps. Je vais en mettre quelques recettes dans la rubrique Desserts.
La tarte au sucre me laisse plus perplexe. Trop d’ingrédients (7) me sont inconnus. Une chose est certaine, on ne les trouve pas dans nos cuisines. Pour moi, le phosphate évoque les lessives polluantes, pas les pâtisseries. Cela dit, la tarte aux pommes présentée à côté à l’épicerie contenait de l’huile de palme. Voir l’article de Radio-Canada à ce sujet ici.
Même si la photo est floue, le gâteau aux carottes dit « fait maison » est un mélange de sucres (oui, oui, ici, il faut bien la marque du pluriel), de gras et de produits chimiques. La longueur de la liste des ingrédients devrait vous faire fuir. Il faut savoir que nombre de produits « faits maison » des épiceries sont assemblés sur place à partir de préparations industrielles, pouding au riz et au tapioca inclus. Vous sentez-vous une âme (et un estomac) de chimiste ?
Sérieusement, à l’heure où l’argument du « sans » (sans gluten, sans œufs, sans lait, sans gras, sans sucre ajouté) domine le marketing alimentaire, il serait peut-être intéressant de se pencher sur les « avec », c’est-à-dire ce que contiennent véritablement ces produits industriels. J’entends déjà deux arguments :
- « oui, mais ça coûte moins cher que si je les faisais moi-même. » Faux : si on profite des promotions et si on fait une bonne gestion de son garde-manger et de son réfrigérateur, cela ne coûte pas plus cher (et évite des dépenses inutiles en anti-acides à la pharmacie du coin).
- « Oui, mais je n’ai pas le temps de cuisiner. » Faux : si vous avez le temps de manger, vous avez le temps de cuisiner. Inutile de rester immobile devant le four pendant que votre quiche cuit ou devant la cuisinière pendant que votre mijoté mijote. Et cela peut devenir l’occasion d’une activité de partage en famille ou en couple. Il ne s’agit pas de s’interdire certains de ces produits qui peuvent effectivement dépanner, mais entre se nourrir de produits que vous passez au micro-ondes et qui sont prêts à être ingurgités en trois minutes cinquante et installer une basse-cour sur son balcon, il y a une marge.
Vous pouvez commencer à cuisiner par l’introduction de quelques recettes basiques et vous aventurer un peu plus loin au fur et à mesure, au gré de vos envies. Alors, vous vous lancez ?