À l’automne me revient le goût de préparer des conserves, de m’envelopper dans des vêtements confos et d’aller cueillir des châtaignes. Que de souvenirs d’enfance ! Lorsque la température fraîchit, que les feuilles craquent sous les pas, se pencher et contempler partout des bogues, aussi dodues que piquantes. La châtaigne se mérite, et souvent au prix de quelques douleurs. L’utilité du port de gants se rappelle très vite au cueilleur impatient.
Comme les châtaigniers ne poussent pas ici, je scrute les étals, téléphone dans les épiceries jusqu’à ce qu’on me réponde qu’enfin, elles sont arrivées. Et il faut se dépêcher d’en profiter; dans deux semaines, elles auront déjà disparu.
Il y a tout d’abord le plaisir de les choisir, lisses, brillantes, bombées, lourdes. Et oui, je l’avoue, je les choisis une à une, comme un trésor. L’occasion de discuter avec d’autres amateurs attirés par ces fruits fabuleux, de s’échanger des recettes ou des accords avec le vin. Chaque fruit semble recéler une promesse. Ma grand-mère paternelle les faisait bouillies avec de la badiane. Une des rares recettes d’elle que je ne reprendrai pas, je trouvais cela affreux. La badiane emportait tout, y compris mon palais. Je les préférais grillées au feu de bois. Et accompagnées d’un verre de Pacherenc du Vic Bilh, c’était la perfection.
Comment vais-je les préparer ? Grillées, en gâteau, en soupe ? L’année dernière, j’ai réalisé une liqueur de châtaignes à tomber par terre. Je récidive donc. Elle est en train de patienter dans un bocal de 3 litres. Et je récupèrerai les châtaignes qui auront macéré dans l’alcool pour faire des pavés à la châtaigne et au chocolat, un dessert qui se congèle très bien et se conserve un an sans problème. Je tente aussi le vin de châtaignes. Hier, j’ai fait quelques crêpes à la farine de châtaignes pour le p’tit-dej’. aujourd’hui c’est au tour de la crème de marrons, parce que c’est trop bon et que cela transforme n’importe quel yaourt nature, génoise ou simple sablé en dessert savoureux et festif. Et il m’en faudra si je veux faire la bûche aux marrons et au chocolat que nous préparait ma mère pour Noël, une recette SEB si je me souviens bien (quel est le rapport entre une bûche de Noël et SEB, je n’en sais strictement rien). Et quelque chose me dit que je n’en resterai pas là. Il va donc y avoir sur ce blogue plusieurs recettes à base de châtaignes. Pour l’instant, la crème de marrons refroidit dans les pots et je vais faire la vaisselle. Je posterai cette recette demain.