Les trois quarts du temps, lorsqu’une recette nécessite de la vanille, c’est soit sous la forme de sucre vanillé, soit carrément de gousses de vanille. Mais de temps en temps, il faut de la vanille liquide. C’est là que je commence à tiquer. Pourquoi ? Tout d’abord parce que j’en utilise très peu et qu’acheter un flacon d’extrait ou d’essence de vanille naturelle coûte assez cher. Ensuite, parce que j’ai regardé une série de documentaires sur l’histoire de l’alimentation qui m’a fait dresser les cheveux sur la tête. Dans « Une histoire d’appétit » épisode 3 consacré aux « Plaisirs coupables », j’ai appris que (au moins en Amérique et au Canada) la dénomination « arôme naturel de vanille » ne désignait en aucun cas un dérivé de la belle gousse de l’orchidée Vanilla planifolia mais une huile, il est vrai naturelle, qui s’appelle castoréum. Et là, rien qu’au nom (qui lui ne se retrouvera JAMAIS sur les étiquettes des produits que vous achetez), vous sentez venir l’embrouille. Il s’agit d’une sécrétion huileuse obtenue par broyage d’une glande péri-anale d’un castor qui n’avait rien demandé à personne.
Allez savoir pourquoi, je me méfie de tout ce qui se cache derrière les appellations des produits industriels, et je n’ai pas envie, mais pas envie du tout, de prendre la chance de mettre un truc extrait de glandes anales dans mes gâteaux, crêpes et crèmes. À chacun ses limites.
Donc, je fais ma vanille liquide. Et c’est aussi simple à faire que le sucre vanillé maison. Pour cela, il vous faut… des gousses de vanille et de la vodka. Dans une petite bouteille de vodka neutre (n’en achetez pas à la vanille, vous savez ce que vous risquez d’y retrouver), je mets au fur et à mesure des gousses de vanille (après les avoir utilisées une fois dans une recette et séchées avec un essuie-tout). Il suffit de bien fermer la dite bouteille et de la conserver à l’abri de la lumière.
Les premières semaines, j’étais toujours en train de vérifier et de sentir. Et puis j’ai fini par oublier ma vanille liquide pendant 3 mois. Lorsque j’en ai eu besoin avant-hier, j’ai été subjuguée : non seulement a-t-elle l’odeur de la vanille liquide de la meilleure qualité, mais elle en a aussi le goût. Exit celui de l’alcool, c’est une véritable explosion de vanille en bouche.
Vous voulez voir à quoi elle ressemble au bout de trois mois ? La voici :
Et pour les plus curieux d’entre-vous, voici quelques liens sur le castoréum :
Bon appétit !
Cuisine d'origine 
Une réflexion sur “La vanille liquide (maison bien sûr)”